Dédramatisation tragi-comique, dénigrement systématique et passage de pommade

J’ai rarement lu dans la presse écrite un ramassis de tissus de conneries aussi empreintes de mauvaise foi …en l’occurrence, les n° 476 et 477 de la Gazette Du Maroc (12 et 19 juin 2006), plus particulièrement les deux articles suivants : « L’avocat du diable ... Sympa »  et  "Morjana El Alaoui : Le cinéma au service de l’associatif  10 /10" .

Dans le premier, le journaliste, tout en relatant la tragédie dont est victime l’enfant Ahmed Yassine, verse dans les jeux de mots et un humour noir rarement constaté dans ce genre d’articles, sans parler des fautes de style et de contre-sens (involontaires). L’article, avec l’objectif de dénoncer ce scandale et les déclarations de l’avocat de la « tortionnaire » à Sawt Annas qui aurait dit que « Ahmed Yassine vivait en parfaite harmonie avec les deux chiens et les cinq chats", fait plus que rapporter et en rajoute un peu plus même : Il tourne la tragédie au ridicule et vulgaire vaudeville en faisant des jeux de mots et un pseudo-humour plus obscur que noir.

Dans le second article, il est question de Morjana Alaoui, l’héroïne du film « Marock » (voir critique du film) qui, parallèlement à la « surmédiatisation » dont ce dernier a fait l’objet, est allée sous les feux nourris des flashs de caméras « ...se prêter,..., à l’examen du test VIH au siège de l’Organisation panafricaine de lutte contre le Sida ». Geste considéré comme noble par la rédaction de La Gazette Du Maroc, et qui est tout à l’honneur de l’actrice. Mais là où le bât blesse, c’est que l’auteur de l’article en profite pour adresser un message de haine et de méchanceté gratuite à toute personne n’ayant pas apprécié le film pour des raisons aussi nombreuses que variées. En effet, pour le journaliste, tous ceux qui n'ont pas aimé ce film ne retrouvent leur langue que pour s'acharner à dénigrer tout ce qui bouge au "Marock" : ce sont des esprits bornés, des mauvaises langues et autres obscurantistes de l’âge des cavernes.

Merci La Gazette Du Maroc d'avoir dédramatisé la tragédie de l’enfant Ahmed Yacine, d'avoir dénigré la tragédie d’une enfance violée et d'avoir passé la pommade à la figure de proue « marockaine » qui nous infligerait à nous, Hommes du Neandertal que nous sommes, «une magistrale leçon d'humilité et d'engagement ». Vous nous servez une plaidoirie et un humour douteux dignes de l’avocat de tous les diables.