Hadj et tirage au sort : un procédé pas équitable du tout
Depuis bientôt six ans, le Maroc avait mis en place un système de tirage
au sort pour départager chaque année les candidats au Hadj. Le nombre
de pèlerins (quelques milliers), est décidé par les autorités
saoudiennes à l'aide d'une formule basée sur la population marocaine.
Le
ministre des affaires islamiques et des habous avait indiqué dès la
mise en place de ce système de tirage au sort, que ce dernier était
devenu nécessaire étant donné qu'un nombre toujours plus important de
citoyens souhaitent effectuer le pèlerinage.
Les agences de
voyage sont autorisées à participer à ce tirage au sort pour le compte
de leurs clients. En 2007, 10000 places leurs avaient été attribuées.
"Avec ce système, il y a beaucoup d'équité pour les citoyens", explique le ministre.
Mais
bien que ce procédé puisse paraître équitable, il peut occasionner de
grandes frustrations chez ceux qui n'ont pu satisfaire leur rêve. "Cela fait trois ans que je postule, sans succès", explique Barakat Mustapha, 56 ans, à Magharebia. "Je suis déprimé. Il faut trouver une solution. Je veux de tout mon cœur visiter les lieux saints."
Source
Mo point de vue :
Je pense que ce procédé de tirage au sort est tout sauf équitable :
1-
D'abord, il existe bien évidemment des passe-droits, des personnes
dispensées de tirage au sort. On estime que le tiers des pèlerins sont
des neveux de l'oncle de la tante du père des voisins
2- Ce
système s'applique même si une personne a déjà effectué son Hadj. Il
aurait pu être équitable si la ou les mêmes personnes s'abstenaient ou
étaient juridiquement contraintes à s'abstenir de postuler à une
deuxième voire une dixième fois pour le tirage au sort, mais certains
pèlerins fortunés (aux deux sens du termes) pourraient faire perdre leur
chance d'accomplir le cinquième pilier de l'Islam à d'autres candidats au Hadj issus de couches défavorisées, ayant souvent amassé l'argent pour le
Hadj pendant un laps de temps assez étendu à un prix assez lourd.
"Cool" Ramadan
"Cool" Ramdan, pour cet été!
Le je-m’en-foutisme est-il normal ? Est-il bénéfique? Pour qui ? Pour quoi ? Dans quel but ?
Le fait de n'avoir rien à cirer du respect du au jeuneurs pendant la journée est-il une liberté ? Un droit ? Une obligation ?
Pourquoi ce besoin pressant d'ameuter la presse étrangère et de se donner en spectacle devant une chaine de télé que plus personne ne regarde soit dit en passant, lorsqu'on connait la fâcheuse tendance qu'ont certain médias et ONG à passer la pommade aux mécontents et autres révolutionnaires de salon ? Un besoin de consolation ?
Personnellement, je réprouve totalement cet article 222 du code pénal. Les règles de savoir-vivre en société n’ont pas besoin d’être protégées d’un point de vue pénal. Elles n’ont pas besoin d’être imposées par la force : elles s’imposent elles-mêmes. De même que ne peut être imposée par la force le spectacle d’un non-jeûneur qui se baffre en public devant des milliers de jeûneurs. Ce ”spectacle”, cet état de fait, doit être le résultat d’un consensus entre croyants et non-croyants. Or, ce consensus est loin d’être acquis, surtout pendant la période du Ramadan. Le fait de pénaliser cet actes purement provocateurs est une manière comme une autre de dissuader d’éventuels esprits frondeurs de provoquer gratuitement d’autres esprits plus fermés au dialogue, hélas majoritaires dans notre pays. Elle est peut être radicale mais elle reste un palliatif à une situation hautement explosive. Notre pays est constitué à plus de 50% d'analphabètes, et les enfants ne finissent pas toujours leur scolarité et l'éducation civique fait cruellement défaut. Cet article protège les non-jeuneurs plus qu'il n'incrimine leur rupture ostentatoire, parce qu'il n y a pas plus imprévisible et dangereux qu'un mouvement de foule face à un spectacle de rupture publique du jeune. De ce fait ce n'est plus l'article en soi qui est blâmable, mais les possibles réactions des gens confrontés à un tel "spectacle". Et je peux vous assurer que même si ce foutu article venait à être abrogé; chose qui n'a jamais été faite depuis 1963, année de promulgation du code pénal marocain, parce que la dépénalisation est un concept absent du droit pénal marocain; rien ne protégera les non-jeuneurs des regards désapprobateurs encore plus pénibles qu'une loi jugée liberticide. A moins que ces mêmes non-jeuneurs ne réclament, plus tard, l'incrimination de ces mêmes regards désapprobateurs.
Mais d'un autre côté, je réprouve encore plus ce pseudo-militantisme, cette méthode de contestation prônant la désobéissance civile en vue de faire changer les choses, et je trouve que le fait de s'en enorgueillir est purement puéril. Accomplir des actes publics, aussi non violents soient-ils mais assurément très provocateurs, est un procédé résolument archaïque et improductif. Dès lors, les pseudo-revendications du mouvement de "Lalla W'Mali" n'auront alors aucun impact positif, mais elles soulèveront inexorablement la colère et l'opposition des masses fortement attachées à la morale religieuse.
Et je le dis et je le répète haut et fort : liberté individuelles et libertés de conscience ne veulent pas dire je-m’en-foutisme ni égoïsme. Aller jusqu’à ériger le je-m’en-foutisme en attitude intellectuelle cohérente face à des valeurs et morales sociales, aussi liberticides puissent-elles être jugées par cette minorité, j'avoue que ça me dépasse complètement.
L'anis : protection contre le virus H1N1 ?
Je viens de recevoir un mail me disant que les chinois auraient
découvert une meilleure protection contre le virus H1N1 : un verre
d'anis chaud (et non porté à ébullition)au réveil serait la meilleure
protection contre ce virus, et que la consommation de l'anis est plus
efficace que le tamiflu, selon la revue chinoise "Medical Research".
J'aimerais
bien que des spécialistes en la matière nous confirment les résultats
de cette étude, et j'espère sincèrement que ce n'est pas un canular
destiné à relancer la commercialisation de l'anis.
Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous
Cet été, un ami français était venu faire du tourisme à Marrakech.
Pendant un trajet en voiture, et tout le long d'une ancienne muraille,
mon ami m'a fait la remarque suivante :
- A quoi peuvent bien servir ces petits trous qu'on peut voir tout au long des vieilles murailles au Maroc ?
Je lui ai répondu :
- Bof, j'en sais trop rien, et puis faut pas en faire tout un gruyère...
Quelques éclats de rire...mais la question subsistait, implacablement, sans réponse.
Alors
à quoi peuvent/pouvaient bien servir ces foutus petits trous qu'on peut
apercevoir le long des anciennes murailles marocaines ?
Quelques mois plus tard, un ami architecte me donna l'explication suivante :
la technique de construction des murailles au Maroc s'appelle le Pisé, système constructif en terre crue.
Les trous correspondent à l'emplacement des troncs d'arbres ou aux pieux qui ont servi pour la conception du mur.
Une fois un niveau fini, on passe au niveau suivant...et donc plus de troncs.
Ces trous ne pouvaient être colmatés avant de monter au niveau supérieur.
Mais
ces trous jouent également plusieurs rôles : en tant que régulateur
thermique,et c'est grâce à eux que les phénomènes de dilatation sont
régis. Les petits trous font donc office de joints de dilatation. Ils assurent par ailleurs la stabilité de l'ensemble. Enfin,
mais ce n'est pas sûr, ces trous servent à laisser passer les eaux,
aussi bien celles des remontées capillaires que les eaux de pluies.
La
terre avec laquelle sont construites les murailles s'appelle
"lmkhamra", un peu comme la pâte à pain qu'on laisse lever, mais avec
de la chaux toutefois. Et pour le cas de la muraille de Rabat, il y
avait aussi la pierre de Salé concassée (une sorte de poussière).
Nos
ancêtres étaient assez futés : sûrement que la première fois qu'ils ont
essayé une plus grande hauteur, la muraille a du s'effondrer. Du coup
ils ont cherché comment résoudre ce phénomène.
Certains disent
même que ce matériau de construction serait "vivant", en quelque sorte,
et que ces trous lui permettent de "respirer".
Hymen artificiel en vente au Maroc ?
Je viens de lire avec stupéfaction dans certains forums de discussion
que les Chinois (ou les Japonais, info à vérifier) auraient inventé et
commercialisé un hymen artificiel, une sorte de membrane avec une poche
de liquide rouge ressemblant au sang, qui explose lors de rapports
sexuels, et donnant une impression de défloration.
Ce gadget
destiné à jeter de la poudre aux yeux et à établir une virginité
artificielle, pourrait être commercialisé au Maroc ainsi qu'aux autres
pays arabes où la virginité féminine est le "centre" de la question
maritale.
Plutôt que d'inventer ce gadget digne des plus grands
effets spéciaux hollywoodiens, je pense que que nos amis
extrême-orientaux auraient pu penser à commercialiser des cerveaux sous
emballage cellophané dans les rayons surgelés des supermarchés, comme
ça le foutage de gueule aurait été plus "extrême".
La "Darija", une langue à part entière ?
La réponse est toute simple : Non.
La darija ou les differents dialectes darija parlés au Maroc, qu'elle soit celle du nord, de
l'oriental, du centre, du sud n'est pas une langue à part entière.
C'est un dialecte issu d'un patchwork de plusieurs langues : arabe
classique, amazigh, français, espagnol et portugais (eu égard aux
différentes cultures ayant peuplé le Maroc à travers l'histoire).
Le
hassani, dialecte parlé par les tribus sahraouies, n'est pas non plus
une langue à part entière. Les dialectes egyptien, chami, lybien,
libanais etc...ne sont pas non plus des langues à part entière.
Une langue est parlée, lue et écrite au niveau d'un (ou de plusieurs
pays. Elle est codifiée (grammaire, dictionnaire), uniforme (lue et
écrite de la même manière quelque soit le lieu) et elle est directement
liée à une culture (littérature).
Un dialecte est une variante de la langue utilisée dans une région ou dans un pays.
Certains
pensent que le choix du terme (dialecte, langue) sous-entend une
position politique : les termes "langue" ou "dialecte" ne seront pas
utilisés de la même manière par un linguiste, un représentant d'un État
ou membre d'une minorité linguistique.
Il ne faut pas se leurrer :
Est
ce que la darija est codifiée ? A-t-elle un dictionnaire ? Y'a -t-il
une académie nationale de la darija ?(me parlez surtout pas du dico
darija de casafree ou d'autres initiatives personnelles très
incomplètes, ici il est question de dictionnaire officiel, tel que
celui des éditions Larousse, Le Robert etc...)
A-t-elle un alphabet ? Et si on en créée un spécialement pour elle, pour lequel opter ? L'alphabet arabe, latin ou celui-ci ?
A-t-elle
une grammaire ? Des règles de conjugaison ? (surtout lorsqu'on se rend
compte que dans certaines régions comme Doukkala on utilise "khoudih",
"koulih" aussi bien pour le masculin que le féminin )
La
darija est-elle uniforme, c'est-à-dire écrite et lue de la même
manière, quelle que soit la région où elle est parlée ? (en fait la
darija n'est pas seulement un dialecte, mais plusieurs dialectes,
parlés différemment dans les régions du Maroc)
La darija,
a-t-elle une littérature ? (et là je parle de littérature abondante, et
non de proverbes populaire, ni des poèmes de Sidi Abderahman Lmejdoub,
ni de malhoun, ni des articles de Rachid Nini, et encore moins ceux de
la revue "Nichane")
Et ensuite, quel est le sous-bassement
politique de ceux qui revendiquent l'instauration du dialecte darija en
tant que langue ? Car à moins d'être membre d'une communauté
linguistique voire ethnique revendiquant le droit à une certaine
autonomie, je ne vois vraiment pas l'intérêt d'octroyer le statut de
langue (à part entière comme l'estiment certains) à ce dialecte. A
moins que ce ne soit l'éviction pure et simple de l'arabe classique, ce
qui saute encore plus aux yeux malgré les intentions peu avouables de
ces revendications.
Finalement, les dialectes darija n'ont certainement pas les attributs leur
permettant de prétendre s'affirmer en tant que langue à part entière,
mais ils n'en demeurent pas moins d'une utilité certaine : celle de
permettre la communication entres des millions de marocains. Ne créons
pas de complexe d'infériorité vis à vis de notre mode de communication
"national" dans cette fausse dichotomie entre dialecte "bâtard" et
langue "noble".
Pourquoi les films marocains ne sont-ils pas édités en DVD ?
A part "Ali Zaoua", "Marock" (qui reste une co-production franco-marocaine) et "Whatever Lola Wants" (et d'autres titres piratés qui circulent sous le manteau), je n'ai encore pas eu vent d'une sortie "officielle" d'un film marocain en DVD.
Je pense que des films comme "Poupées de roseau" de Jilali Ferhati, "Badis" de Mohamed Abderrahman Tazi, "Une porte sur le ciel" de Farida Belyazid, pour ne citer que ces trois, mériteraient bien une édition DVD pour que la jeune génération puisse découvrir ces petits bijoux de la cinématographie marocaine.
De quoi ont-ils peur ? Craignent-ils le piratage ?
En tout cas, personnellement, j'en achèterais par pur chauvinisme, à la condition que le prix du DVD ne dépasse pas la barre des 150 DH.
Joyeuse Fête d'Aid El Fitr 1430
Histoire d'une minorité
En 700, le Maroc a été conquis par les arabes, et les tribus berbères se sont converties à l’Islam.
Après 13 siècles, on assiste à au moins deux dates charnières :
En effet, depuis la fin 2001, juste après les attentats du 11 septembre sur le sol américain, a été créée au Maroc la revue « Telquel », bastion de la laïcité spécialisé dans les attaques contre deux constituantes fondamentales de la devise nationale que sont l’Islam et la Monarchie. Depuis cette création, et avec la démocratisation d’Internet, une minorité de marocains qui ne se sentent pas concernés par la religion d’Etat, a trouvé une sorte de porte-parole.
Les attentats du 16 mai 2003 n’ont pas arrangé les choses. L’Islam et les musulmans n’ont pas été épargnés depuis. Les mécontents minoritaires y ont trouvé une bonne occasion pour vider leurs sacs à propos de l’Islam en dénonçant notamment son aspect liberticide portant atteinte aux libertés individuelles.
On peut dire alors que cette minorité a commencé à se manifester et à s’exprimer en réaction au danger islamiste.
Mais au lieu de centrer leur débat sur l’extrémisme et sur les personnes qui le personnifient, cette minorité s’est trompée de cible en visant un objectif plus large et qu’elle ne risque pas de rater : l’Islam dans toute sa substance et dans son intégralité. Dès lors, sont revendiqués la dépénalisation de l’homosexualité, des relations charnelles hors mariage, de la consommation de stupéfiants, ainsi que l’instauration d’un bon nombre de substituts jugés fondamentaux telles que la laïcité, l’ouverture d’esprit, les relations libres etc.
Tout en étant consciente de l’aspect pharaonique de leur projet, parallèlement à l’enracinement profond de l’Islam au Maroc, cette minorité donne l’impression d’avoir opté pour la répartition de son programme revendicatif en plusieurs « ateliers de travail », chacun ayant la responsabilité de s’occuper d’un aspect spécifique du programme.
Mais en fait, ce que veut cette minorité, c’est un renversement cataclysmique de l’ordre juridique marocain de manière à ce que qu’aucun îlot de religion n’émerge de ce vaste océan.
Ces revendications n’ont pas été sans provoquer des vagues géantes et de sérieux remous…
A suivre...